Cet article invité a été écrit par Olivier Perré, apiculteur professionnel depuis 25 ans et auteur du blog « Devenir apiculteur – Aspects pratiques ».

Son blog s’adresse à toute personne s’intéressant à l’apiculture et aux produits qui en sont issus (miel, pollen, gelée royale, propolis, cire)

L’idée de sa création résulte de la volonté d’être moins présent sur le terrain afin de consacrer davantage de temps :

  • à aider et conseiller les futurs apiculteurs, souhaitant aussi bien installer une ruche dans leur jardin, que devenir apiculteur professionnel avec 400 ruches ou plus
  • promouvoir les produits de la ruche et valoriser leur intérêt sur le plan nutritionnel

Qu’est-ce que le pollen ?

Les fleurs sont dotées d’éléments reproducteurs femelles, l’ovule et le pistil, et d’éléments reproducteurs mâles, les étamines, au bout desquelles se trouve le pollen. C’est l’élément fécondant des végétaux. Ce pollen, qui peut être d’une multitude de couleurs, est transporté de fleurs en fleurs par les abeilles, assurant la reproduction des végétaux sur lesquels elles butinent.

Le corps des abeilles se trouve couvert de grains de pollen qu’elles brossent tout en les humectant avec du nectar dont elles se sont gavées avant de sortir de la ruche. Ce nectar, qui contient des lactoferments, permet de l’agglomérer sous forme de pelotes, qu’elles vont ainsi rapporter à la ruche.

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Abeille chargée de pollen

 

 De retour à la ruche, les pelotes sont décrochées et stockées dans les alvéoles qui se trouvent à proximité du couvain. Un phénomène de lactofermentation s’engage alors qui va permettre la conservation du pollen et une meilleure digestibilité pour les abeilles.

 Sa composition

D’un point de vue botanique, il n’existe pas un pollen mais des pollens. En effet, il y a autant de pollens que de végétaux.

Malgré cela, leur composition « moyenne » est la suivante :

  • eau : 18%
  • cellulose : 18%
  • glucides : 27%
  • protéines : 24%
  • lipides : 5%
  • minéraux : 5%
  • micronutriments : 3%

 Le rôle du pollen dans l’alimentation des abeilles

Le pollen est l’unique source de protéines pour les abeilles. Ces protéines sont nécessaires au fonctionnement des glandes hypo-pharyngiennes qui participent activement à la production de gelée royale, nécessaire à l’alimentation de la reine et des larves. En l’absence de pollen, la reine cesse de pondre et les abeilles d’élever les larves.

Autrement dit : sans pollen, pas d’abeilles ! et sans abeilles plus de végétaux !!

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Butineuse de pollen au travail

Les apports du pollen dans l’alimentation humaine

Les protéines du pollen contiennent de nombreux acides aminés, dont notamment les acides aminés essentiels suivants : histidine, isoleucine, leucine, lysine, méthionine, phénylalanine, thréonine, tryptophane et valine qui ne sont pas synthétisés par l’organisme, et une multitude d’enzymes.

Parmi les minéraux se trouvent : calcium, potassium, zinc, phosphore, magnésium, soufre, aluminium, fer. Le sélénium est également présent en grande quantité. Il présente un intérêt majeur puisqu’il s’agit d’un antioxydant d’autant plus puissant qu’il agit en synergie avec la vitamine E également présente dans le pollen.

Les micronutriments comprennent les vitamines suivantes :

  • provitamine A dont la principale, le bêta-carotène qui possède de fortes propriétés anti-oxydantes
  • Vitamines B :
    • B1 (thiamine) : indispensable à la transformation des glucides en énergie, et nécessaire au bon fonctionnement du système nerveux et des muscles.
    • B2 (riboflavine) : joue un rôle important dans la transformation des aliments simples (glucides, lipides et protéines) en énergie. Elle intervient dans le métabolisme de réparation des muscles.
    • B3 (PP) : nécessaire au métabolisme des glucides, des lipides et des protéines. Est également utile dans le processus de régulation des hormones liées au stress et améliore la circulation sanguine.
    • B5 (acide pantothénique) : favorise la croissance et la résistance des cheveux, de la peau et des muqueuses. Elle est nécessaire au métabolisme des glucides, lipides et protéines et participe à la synthèse de certaines hormones.
    • B6 (pyridoxine) : participe à la transformation du tryptophane (l’un des 9 acides aminés essentiels pour l’homme) en vitamine B3, et au métabolisme des lipides et des acides aminés. Agit en synergie avec la vitamine B9
    • B9 (acide folique) : une carence en vitamine B9 entraîne de nombreuses pathologies (malformations du cerveau) chez les femmes enceintes. Chez l’adulte un déficit entraîne essentiellement une anémie qui se caractérise par une taille augmentée des hématies. Son action pourrait abaisser le risque de certaines maladies cardio-vasculaires et d’accidents vasculaires cérébraux. ]
  • Vitamine C (acide ascorbique) : anti-oxydant puissant non synthétisé par l’homme. Il convient donc d’aller la rechercher dans l’alimentation. Malgré son apport relativement peu important en quantité, elle agit en synergie avec d’autres anti-oxydants du pollen tels que provitamine A, vitamine E et sélénium.
  • Vitamine D : bien que présente en faible quantité, le pollen favorise la synthèse de cette vitamine par l’organisme humain.
  • Vitamine E (tocophérol) : anti-oxydant puissant. L’organisme produit continuellement des radicaux libres qui endommagent les cellules de l’organisme. Les antioxydants ont pour rôle de stopper ce processus en le neutralisant. La vitamine E a également un effet bénéfique sur le taux de cholestérol.

dans-le-cadre

Dans la ruche: un cadre avec du pollen (à droite) et du nectar (à gauche)

Ses bienfaits santé

  • Stimulation de l’organisme et prévention du vieillissement

Notre mode de vie, la pollution, la consommation de tabac, d’alcool, le stress, la fatigue, une alimentation carencée etc… mettent notre organisme à rude épreuve en produisant de grandes quantités de radicaux libres. La formation de radicaux libres qui oxydent les cellules et les font vieillir prématurément, est constante et indissociable de la vie. Notre organisme possède un certain nombre de moyens de défense en mettant en jeu des enzymes spécifiques. Mais lorsque le système est submergé, l’organisme se retrouve dans une situation de stress oxydant.

Les vitamines A, E et C, le sélénium, les caroténoïdes, certains polyphénols, concourent à le débarrasser de ces radicaux libres en excès. Rétablissant les grands équilibres de l’organisme, il améliore sensiblement la vitalité et procure un regain d’énergie. Il provoque également un effet euphorisant reconnu et apprécié par les consommateurs habituels. De plus, il stimule le système immunitaire et agit ainsi comme une barrière protectrice.

N’étant pas un médicament mais un aliment, l’action du pollen sera plus longue à percevoir que celle d’un médicament. Mais il ne provoque aucun effet secondaire délétère, ni aucun effet d’accoutumance, si ce n’est le fait de ne pas vouloir se retrouver dans la situation antérieure à la découverte de ses nombreux bienfaits.

  • Le pollen améliore le transit intestinal

De nombreuses personnes se plaignent d’un transit intestinal défectueux. Les causes en sont multiples, mais on peut relever notamment l’absence ou l’insuffisance d’activité physique et une alimentation inappropriée à nos besoins, tant en termes quantitatifs que qualitatifs.

Il a été observé chez les personnes qui ont modifié leur alimentation pour se nourrir de fruits et de légumes, outre une perte de la masse grasse et non de la masse maigre (le muscle), une amélioration très nette de leur transit intestinal. Les fruits en effet contiennent de nombreuses vitamines et des minéraux de grande qualité. Le foie, stimulé par ces apports et devenant plus actif, va libérer, en fonction des besoins de l’organisme, le glycogène qui lui est nécessaire. Ainsi les phases bien connues d’hypoglycémie, grignotage, hyperglycémie, vont disparaître d’elles-mêmes.

Les nutritionnistes considèrent que notre alimentation n’est pas adaptée à notre organisme. Nous serions des crudivores et des frugivores, et non des carnivores. La consommation de viandes (cuites) et de produits laitiers entraînerait des perturbations de la flore intestinale.

Le pollen, grâce aux ferments qu’il contient, favorise la reconstitution de cette flore intestinale, permettant ainsi une meilleure assimilation de la nourriture, et active efficacement le transit. Associé à la consommation de fruits et de légumes, il renforcera leurs bienfaits de manière significative.

 

  • Prévention des risques cardiovasculaires : athérosclérose (phytostérols) circulation sanguine (polyphénols), accidents vasculaires cérébraux et infarctus du myocarde (rutine). Des études sur animaux ont mis en évidence une baisse du taux de cholestérol et notamment du LDL cholestérol, et de la plaque d’athérome dans les artères.

 

  • Lutte contre la surcharge pondérale

Le pollen n’étant ni un médicament, ni un produit de régime, ne peut agir directement sur la perte de poids. Ce sujet, fort complexe, nécessiterait plusieurs articles pour être traité dans sa totalité. (Les personnes intéressées pourront me consulter pour tous renseignements complémentaires.)

 

La consommation du pollen

  • Présentation

Le pollen que l’on trouve sur le marché se présente généralement sous deux formes : pollen frais congelé et pollen déshydraté.

  • Pollen frais congelé : la congélation permet de conserver vivants les ferments qu’il contient et d’éviter l’oxydation des acides gras et des vitamines. Une fois sorti du congélateur, le pollen doit être conservé au réfrigérateur et consommé dans les quatre ou cinq jours.
  • Pollen déshydraté : la déshydratation empêche la moisissure du pollen qui deviendrait très rapidement impropre à la consommation.
  • Cures de pollen

Comme il a été dit précédemment, le pollen n’étant pas un médicament peut être consommé sans notion de durée dans le temps. Selon que sa consommation a pour but de stimuler l’organisme, de lutter contre un état de fatigue chronique, d’améliorer le transit intestinal ou de prévenir les risques cardiovasculaires, la durée de prise ne sera pas la même.

    • S’il s’agit de se préparer à bien rentrer dans l’hiver ou de se remettre d’une fatigue due à un excès de travail ou une maladie relativement bénigne, une cure d’un mois devrait suffire.
    • S’il s’agit de rétablir un transit intestinal défectueux, ou de reprendre pied après une fatigue plus sévère, la consommation devra se poursuivre jusqu’à l’obtention d’un résultat satisfaisant.
    • Dans le cas de la prévention de risques ou de lutte contre le vieillissement une consommation continue sera à privilégier.

 

  • Quantités
    • En cas de fatigue sévère ou de maladie, ou d’un taux de PSA élevé (concerne les hommes) il peut être utile de prendre deux à trois cuillères à soupe par jour réparties sur les deux ou trois repas, puis un mois plus tard de revenir à une cuillère à soupe par jour, le matin au petit déjeuner de préférence.
    • Dans les autres cas, une cuillère à soupe par jour convient.

 

  • Comment consommer le pollen
    • Pollen frais congelé : à consommer de préférence avec des fruits frais de saison, en salades de fruits ou entiers (fruits non traités de préférence !!). Le fait de prendre deux ou trois fruits le matin avec le pollen amplifie ses effets et les rend plus rapides. En outre, cette consommation de fruits frais variés apporte à l’organisme une variété de vitamines et minéraux dont il tirera le plus grand profit. Les fibres et les vitamines qu’ils contiennent permettront de tenir jusqu’au repas de midi sans coup de fatigue et sans notion de faim.
    • Pollen déshydraté : la coque des grains de pollen est destinée à protéger les divers éléments qui se trouvent à l’intérieur. Pour profiter au mieux de son efficacité, il convient de le plonger dans un jus de fruit, voire un verre d’eau (à défaut dans un yaourt ou du fromage blanc), quelques minutes avant le consommer. Le choc osmotique ainsi généré libèrera son contenu à l’extérieur, facilitant son absorption par l’organisme et son assimilation.

 

  • Quel type de pollen ?

Comme indiqué précédemment, il existe autant de pollen que de végétaux (ou peu s’en faut). On trouve chez les apiculteurs des pollens de fleurs variées, ou des pollens monofloraux. Selon l’effet recherché, il conviendra de rechercher tel ou tel type de pollen. En règle générale, un pollen de fleurs variées conviendra. Dans d’autres cas, il sera préférable d’alterner sans les mélanger, des pollens monofloraux (châtaignier, saule, bruyère…).

 

Où acheter le pollen ?

De préférence chez un apiculteur. A défaut, chez un revendeur susceptible de donner toute justification sur sa provenance. Il conviendra de s’assurer qu’il ait été récolté en France et loin de toute source de pollution par les pesticides !!

 

En conclusion

Sur la base de sa composition, et de l’interaction de ses différents composants agissant entre eux avec des effets de synergie, le pollen doit être considéré comme un complément alimentaire de première importance. Ses apports en protéines, en minéraux et en oligo-éléments font de lui un aliment qui devrait être présent dans tous les foyers.

 

Olivier Perré est l’auteur du blog « Devenir apiculteur »

 

Merci à Michèle Barbot d’avoir publié cet article.

 

Crédits photos:

  • Phil
  • Paul Ritchie
  • Maja Dumat

 

 

 

 

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